Komplot est très heureux de présenter les nouvelles pièces de Michelle Naismith et David Evrard pour la première partie de l'exposition GANG FOREST qui ouvrira le 4 décembre au Centre d'art Les Halles à Porrentruy, dans le Jura suisse.
GANG FOREST propose des espaces de création et de diffusion pour confronter les clichés et inventer des récits du no man’s land, d’une mythologie des nouvelles économies, de l’artisanat, du hobby, de l’agriculture, en partant de microcosmes locaux. Nous identifions différentes régions en Europe qui formeront un archipel. Le repérage de ces îles fait partie intégrante du projet donnant l’occasion aux artistes d’agir en collaboration avec des organisations locales, dans des endroits dédiés à l’art ou non. Soulignons la poétique de l’improbable qui habite ce projet : Conférences en forêt, expositions sur des aires d’autoroutes, installations à des postes frontières, projections dans des granges ou des chapelles, centres culturels locaux, parkings, potagers, bistrots, chemins, prairies, magasins, étangs, usines, fermes - autant de lieux d’expérimentation pour les participants et le public.
L’ensemble de ces interventions - notations, projets, constructions, expositions légères, réalisés dans des espaces semi-urbains, ruraux ou naturels - fonctionneront comme des séquences, scènes d’un récit plus vaste qui se construit au rythme de son avancée dans le paysage. L’objectif de ces déplacements est d’inventer un territoire fictionnel tout en se confrontant aux histoires collectives et individuelles, à l’architecture et aux diverses formes de représentation des régions traversées.
Le nouveau film de Michelle Naismith, réalisé pour GANG FOREST à Bruxelles, s’intitule ‘Ancestral Unemployment’. « Pour ce film, je me suis inspirée d’un article récent lu dans la presse néerlandaise. Cet article évoque l’obligation pour les chômeurs de suivre une thérapie de régression, afin de déterminer si leurs vies passées est à l’origine de leurs difficultés à trouver un emploi dans la vie présente. Dans mon interprétation, je joue sur le décalage entre le prosaïque et le mysticisme. Ce nouveau film, muet, accompagné d’un texte superposé à l’image, se déroule en banlieue de Bruxelles, sur un vaste rond-point qui représente pour moi une sorte d’amphithéâtre grec. Une sculpture publique s’y dresse : d’imposants menhirs que j’utilise à la manière d’un « ready-made » pour la scénographie de l’intervention. Trois personnages évoluent sur le rond-point dans une chorégraphie « performative » à la manière d’un rituel énigmatique. »
Pour GANG FOREST, David Evrard est allé dans le désert : « histoire de piller dans mes fantasmes, au fond du Sahara algérien. Je n’étais jamais allé de ce côté de la Méditerranée, je viens plutôt d’un truc où il y a des forêts, des marécages, de la pluie, de la boue, et j’aime ça, j’aime marcher, j’aime faire du feu, je suis plutôt fan de moto-cross et de musiques lourdes pleines d’échos et de bière et donc pour moi le désert c’est une publicité. C’est comme se retrouver dans une cascade de mousse savonneuse avec une chanson tiède et une fille à moitié nue. Aller dans une publicité, ça me semblait être une vraie opportunité. J’espérais jouer avec des serpents au bout d’un bâton, je n’en ai pas vu, boire du thé avec des mecs encagoulés et bleus et qui ne disent rien, je l’ai fait, et je les ai écoutés chanter, parler en ellipses. A partir de cette expérience, je réalise une sculpture, une photo d’un homme nu sur un rocher saharien et 24 gravures à partir d’une seule plaque qui sont comme les 24 images d’un dessin animé d’une seconde… Ebauche d’un paysage transcendantal. »
La seconde partie de l'exposition aura lieu à Komplot, Bruxelles, en mars 2011 avec les artistes suisses Boris Rebetez et Maria Iorio / Raphaël Cuomo.